Jonathan Littell verra Shoah, de Claude Lanzmann, et sera impressionné particulièrement par une séquence d’entretien avec Raul Hilberg, dans laquelle l’historien américain souligne le rôle joué par la bureaucratie nazie dans l’extermination des juifs d’Europe. « Auschwitz, les chambres à gaz, je savais cela – je suis né dans une famille d’origine juive, et même si elle a émigré de Pologne aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle et n’a pas vécu de façon directe ces événements, j’ai néanmoins grandi avec cette histoire. Mais le fait que le génocide ait été l’œuvre d’un appareil bureaucratique organisé, rationalisé, budgété, je ne le mesurais pas. »
C’est cette machine administrative effarante, cette logistique sophistiquée que l’on voit à l’œuvre, de l’intérieur, avec une précision sidérante, dans Les Bienveillantes, à travers les faits et gestes de Maximilien Aue. Un individu qui n’a a priori rien d’un pervers, ni d’un idéologue fanatique. Un homme hanté par une histoire personnelle douloureuse, par des rêves et des symptômes physiques qui semblent les indices d’une dégradation morale intense, mais aussi un fonctionnaire du crime sans passion ni compassion, sans doutes ni hésitations, mû par un pur et simple et effrayant souci d’efficacité. « Ce que j’ai fait, je l’ai fait en pleine connaissance de cause, pensant qu’il y allait de mon devoir et qu’il était nécessaire que ce soit fait, aussi désagréable et malheureux que ce fût », se justifie Maximilien Aue, en préambule à ces Mémoires imaginaires.
Ce qu'en dit la presse :
"C'est un choc ! Voici un livre dont on sort hagard et pantelant. Un de ces rares romans appelés à devenir un classique [...]. Jonathan Littell a trente-huit ans. Il est américain, écrit en français. Son coup d'éclat, un pavé dérangeant et fascinant, interroge le mal historique, le mal idéologique et le mal personnel. Le volume pèse son poids : neuf cents pages (avec appendices) dotées d'une force incroyable, d'une diabolique dimension épique. Un opéra baroque et décadent mêlant réalisme, violence et onirisme." Alexandre Fillon, Lire
"On ne peut s'empêcher, à la lecture de cette œuvre faite de mort, de chute, de sexe, de se poser une question : pourquoi écrire au XXIe siècle un roman sur un officier SS ? Les Bienveillantes sont une plongée atemporelle dans les profondeurs de l'homme. On se retrouve obligé de se regarder soi. Obscur face-à-face. C'est d'ailleurs, dans une dialectique de miroir brisé, la véritable interrogation des Bienveillantes : et vous ?" Marie-Laure Delorme, Le Magasine littéraire
"L'époustouflante réussite des Bienveillantes ne se trouve pas seulement dans la conduite d'un récit couvrant l'intégralité du second conflit mondial, un souffle devenu trop rare dans le roman contemporain. Elle tient aussi dans l'abandon demandé au lecteur, à cette façon de l'amener à rendre les armes après 900 pages. Cette pulsion génocidaire, rationalisée par un sens de l'organisation hors du commun, formulée avec autant de précision par Max Aue, ne relève plus seulement de la confidence. Elle devient un miroir qui nous est tendu puisque de ce « frère humain » nous ne pourrons jamais écarter la lointaine parenté. Dans ces moments là, Jonathan Littell devient vraiment très grand." Samuel Blumenfeld, Le Monde des livres
"Ce livre pose des questions. D'emblée, dès la première page, et jusqu'au bout. D'innombrables questions se lèvent presque à chaque page, troublantes, qui récusent toute réponse. Très vite on ne sait plus quoi penser, quoi dire. Une tentation dangereuse émerge alors : accepter l'horreur comme une fatalité. En refusant de rendre son anti-héros haïssable, et même de lui attribuer des sentiments anti-sémites, l'auteur suit fidèlement la voie romanesque tracée par Flaubert : avec Maximilien Aue, Jonathan Littell a créé son Emma, son Frédéric. Il le place dans cette intolérable position des « malgré-nous », il lui inflige un destin auquel rien ne peut être opposé, sauf, justement, la mort." Bruno Krebs, La Revue littéraire
"C'est en prêtant voix à un officier supérieur nazi […] que Jonathan Littell signe une entrée stupéfiante sur la scène littéraire française. […] Le résultat est saisissant. Fresque de grande ampleur où sont convoqués des centaines de personnages réels ou fictifs, portée par une authentique puissance narrative et un souci éthique omniprésent – on pense souvent, à la lecture, à Vie et destin de Vassili Grossman –, Les Bienveillantes n’est certes pas de ces romans qu’on peut envisager d’aimer, mais il se dégage de ses pages une force de conviction hors du commun, une sensation inouïe de réalisme et de justesse." Nathalie Crom, Télérama
Sources : Télérama et Gallimard Editions
C’est cette machine administrative effarante, cette logistique sophistiquée que l’on voit à l’œuvre, de l’intérieur, avec une précision sidérante, dans Les Bienveillantes, à travers les faits et gestes de Maximilien Aue. Un individu qui n’a a priori rien d’un pervers, ni d’un idéologue fanatique. Un homme hanté par une histoire personnelle douloureuse, par des rêves et des symptômes physiques qui semblent les indices d’une dégradation morale intense, mais aussi un fonctionnaire du crime sans passion ni compassion, sans doutes ni hésitations, mû par un pur et simple et effrayant souci d’efficacité. « Ce que j’ai fait, je l’ai fait en pleine connaissance de cause, pensant qu’il y allait de mon devoir et qu’il était nécessaire que ce soit fait, aussi désagréable et malheureux que ce fût », se justifie Maximilien Aue, en préambule à ces Mémoires imaginaires.
Ce qu'en dit la presse :
"C'est un choc ! Voici un livre dont on sort hagard et pantelant. Un de ces rares romans appelés à devenir un classique [...]. Jonathan Littell a trente-huit ans. Il est américain, écrit en français. Son coup d'éclat, un pavé dérangeant et fascinant, interroge le mal historique, le mal idéologique et le mal personnel. Le volume pèse son poids : neuf cents pages (avec appendices) dotées d'une force incroyable, d'une diabolique dimension épique. Un opéra baroque et décadent mêlant réalisme, violence et onirisme." Alexandre Fillon, Lire
"On ne peut s'empêcher, à la lecture de cette œuvre faite de mort, de chute, de sexe, de se poser une question : pourquoi écrire au XXIe siècle un roman sur un officier SS ? Les Bienveillantes sont une plongée atemporelle dans les profondeurs de l'homme. On se retrouve obligé de se regarder soi. Obscur face-à-face. C'est d'ailleurs, dans une dialectique de miroir brisé, la véritable interrogation des Bienveillantes : et vous ?" Marie-Laure Delorme, Le Magasine littéraire
"L'époustouflante réussite des Bienveillantes ne se trouve pas seulement dans la conduite d'un récit couvrant l'intégralité du second conflit mondial, un souffle devenu trop rare dans le roman contemporain. Elle tient aussi dans l'abandon demandé au lecteur, à cette façon de l'amener à rendre les armes après 900 pages. Cette pulsion génocidaire, rationalisée par un sens de l'organisation hors du commun, formulée avec autant de précision par Max Aue, ne relève plus seulement de la confidence. Elle devient un miroir qui nous est tendu puisque de ce « frère humain » nous ne pourrons jamais écarter la lointaine parenté. Dans ces moments là, Jonathan Littell devient vraiment très grand." Samuel Blumenfeld, Le Monde des livres
"Ce livre pose des questions. D'emblée, dès la première page, et jusqu'au bout. D'innombrables questions se lèvent presque à chaque page, troublantes, qui récusent toute réponse. Très vite on ne sait plus quoi penser, quoi dire. Une tentation dangereuse émerge alors : accepter l'horreur comme une fatalité. En refusant de rendre son anti-héros haïssable, et même de lui attribuer des sentiments anti-sémites, l'auteur suit fidèlement la voie romanesque tracée par Flaubert : avec Maximilien Aue, Jonathan Littell a créé son Emma, son Frédéric. Il le place dans cette intolérable position des « malgré-nous », il lui inflige un destin auquel rien ne peut être opposé, sauf, justement, la mort." Bruno Krebs, La Revue littéraire
"C'est en prêtant voix à un officier supérieur nazi […] que Jonathan Littell signe une entrée stupéfiante sur la scène littéraire française. […] Le résultat est saisissant. Fresque de grande ampleur où sont convoqués des centaines de personnages réels ou fictifs, portée par une authentique puissance narrative et un souci éthique omniprésent – on pense souvent, à la lecture, à Vie et destin de Vassili Grossman –, Les Bienveillantes n’est certes pas de ces romans qu’on peut envisager d’aimer, mais il se dégage de ses pages une force de conviction hors du commun, une sensation inouïe de réalisme et de justesse." Nathalie Crom, Télérama
Sources : Télérama et Gallimard Editions
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